Quantcast
Channel: Commentaires sur : Attentats à Paris: en parler aux enfants ou non?
Viewing all articles
Browse latest Browse all 22

Par : Zugzwang

$
0
0

Alors je ne suis pas du tout (mais alors pas du tout) en accord avec le jeu de questions réponses donné dans l’article.

Oui il faut en parler avec les enfants, quel que soit leur âge, parfois longuement et souvent en modulant les réponses en fonction des âges.

Mais avant de donner des réponses aux enfants, il faudrait les connaître soi-même :

« Ils ont ainsi touché des endroits de fête et attaqué notre façon de vivre habituelle. Ils pensent que ces activités sont mauvaises par rapport à leurs croyances. »
Alors ça on n’en sait rien du tout puisqu’aucun terroriste n’a expliqué sont acte.

« Ils disent qu’ils combattent pour défendre leur religion. Par exemple, ils veulent imposer à tout le monde les mêmes règles très strictes. Elles viennent de leur façon à eux de comprendre le Coran, le livre sacré des musulmans ».
Donc là, on explique clairement aux enfants que tous les terroristes sont religieux, très spécifiquement musulmans… Les attentats corses et basques (par exemple) n’ont jamais existé. Aux dernières nouvelles, concernant Paris, aucun terroriste n’a affiché clairement ses idées religieuses ni indiqué les motivations de ses actes. Alors même si on est en droit d’avoir des avis, il est dangereux d’imposer des idées toutes faîtes aux enfants.

« Ils disent qu’ils veulent mourir en « martyre » ».
Il faut donc commencer à expliquer à un enfant ce qu’est un martyre. Jésus en mort en martyre et on le célèbre tous les ans, voir tous les dimanches. Alors martyre, c’est bien ou pas ?

« C’est-à-dire que des terroristes portaient des ceintures explosives et se font fait sauter avec. »
J’aime bien ce terme « sauter », c’est le terme parfait pour vulgariser un propos. Entre nous, les détails des ceintures d’explosifs, on est peut-être pas obliger de donner ce genre de détail si le bambin n’en a pas connaissance.

« On peut dire qu’ils sont fous ».
Si on est capable d’expliquer la folie à un enfant (et à soi-même). Au passage, la névrose, la maniaquerie, la dépression, la schizophrénie (entre autres) sont des comportements normaux et indispensables à tous les hommes. Le fait de développer ces caractères de manière extrême s’appelle une maladie (ou pathologie) et qu’un malade n’est pas nécessairement un fou. Que tous ceux qui consulte un psi se rassurent, ils ne sont pas fous, juste malades et méritent, comme toute personne malade, une attention renforcée de notre part.
On passe rapidement aussi je trouve sur l’éventuelle possible probabilité que ces mecs ont été toute leur vie éduqués et le crâne bourré d’idées qui ont pu conditionner ces terroristes à commettre leurs actes…

C’est une guerre sans en être une…
C’est une guerre mondiale sans en être une…

Bref, je trouve qu’il y a vraiment trop de vulgarisation et d’idées reçues dans ces propos. Et c’est dommage car c’est sur la base de ses propos que va être éduqué la jeunesse. J’espère que ce bourrage de crâne ne va pas les pousser à devenir aux aussi des terroristes, racistes et haineux…

Alors oui parlons-en mais je crois qu’il faut prendre beaucoup de temps avant de trouver des arguments solides et valables à raconter aux gens, en particulier à nos enfants. Peut-être se poser la question « Qu’est ce que je veux qu’il ressorte de cette discussion avec mon enfant » (but de la discussion). Par exemple « Qu’il comprenne quelque chose » ou « Lui imposer une idée toute faite ». D’ailleurs en général, une bonne chose à faire pour aider les gens à percuter les choses, c’est de répondre à une question par une autre basée sur la première, plutôt que d’imposer une idée toute faite. « Dis papa, ce sont des fous ? », « Ca dépend, pour toi c’est quoi un fou ? ».

Bon courage !


Viewing all articles
Browse latest Browse all 22

Trending Articles